Cet ouvrage étudie de manière comparative l'expulsion des sans-papiers et des étrangers délinquants en France, en Suisse et en Turquie en se basant sur une méthodologie mixte. Ce faisant, il démontre la complexité du phénomène étudié qu'il définit comme processus et plaide pour sociologie de l'expulsion, obligatoirement interdisciplinaire. Il permet de constater que les personnes expulsées ne sont pas des composantes passives du processus d'expulsion. En outre, malgré le fait que les retours dits « volontaires » sont mis en exergue de manière générale dans les discours officiels, dans la pratique, l'incitation et la contrainte sont mobilisées de manière concomitante et à des degrés divers pour briser la résistance des personnes à expulser et obtenir son consentement. Enfin, last but not least, ce livre souligne d'importants écarts entre le nombre de décisions d'expulsion et celui d'expulsions effectives (deportation gap) qui existe bien au-delà des pays étudiés. Malgré tous les efforts, le processus d'expulsion reste marqué par des échecs dus à de multiples raisons pouvant parfois paraître insignifiantes au préalable.