Vingt ans après le déclenchement des premiers conflits armés qui ont embrasé la région, la violence ne s'est pas tue au Caucase : elle persiste de façon diffuse au Nord, tandis qu'éclatait en août 2008 sur le territoire géorgien une guerre qui remettait pour la première fois en cause les frontières internationales issues de l'effondrement de l'URSS. Cette instabilité persistante ne doit toutefois pas occulter les transformations profondes qui ont affecté la région. Avec l'accession des États du Caucase du Sud à l'indépendance et leur entrée dans la mondialisation, et la redéfinition des relations entre Moscou et les entités nord-caucasiennes, les conflits ont changé. Loin d'une lecture qui verrait dans ces violences la marque d'une culture locale, cet ouvrage s'attache à analyser les évolutions historiques et politiques qui déterminent les conflits, en mettant l'accent sur les effets des mobilisations identitaires et des tutelles extérieures, mais aussi sur leurs ressorts internes. Le lien entre conflits et trajectoires étatiques est donc au cœur de sa problématique. En dépit d'évolutions très différentes au Nord et au Sud, le Caucase constitue un système de sécurité tant les interdépendances restent importantes. Le défi consiste donc à appréhender la complexité de la région. Les auteurs - caucasiens, russes, occidentaux, tous fins connaisseurs de leur terrain d'étude -, relèvent le défi avec originalité, en restituant l'hétérogénéité de la région. La diversité des points de vue exprimés dans ce livre constitue à cet égard une richesse indéniable. Il apportera des clés de compréhension aux étudiants, aux chercheurs mais aussi aux praticiens, aux journalistes, aux diplomates ou aux voyageurs désireux d'entrer dans la complexité du Caucase sans céder aux clichés.