Cette thèse s'inscrit dans la perspective du parcours de vie, sous l'angle du regard porté sur les changements personnels et sociohistoriques de l'existence, dans un contexte culturel précis, celui de l'Inde urbaine moderne. Au travers de la récolte de plus de 1250 interviews, réalisées à Mumbai en 2012 et 2014 parmi des adultes âgés de 20 à 86 ans, habitant·e·s de bidonvilles et d'immeubles de classe moyenne inférieure, le contenu et la temporalité des événements vécus considérés comme importants par les répondant·e·s sont analysés. Outre le souci évident d'observer les trajectoires et les moments marquants de la vie, selon le point de vue des personnes elles-mêmes, cette thèse cherche à dépasser l'a priori selon lequel les habitant·e·s des slums seraient vulnérables par évidence, afin de révéler des vulnérabilités insoupçonnées, présentes sous des formes diverses.