Projet en partage, partage sans projet ou partage comme projet : quelle est la dimension sociale du projet ? Comment pense-t-on le partage avant le projet, quels acteurs sociaux y participent, quand en sont-ils absents ? C'est sur ces éléments que se penche cet ouvrage qui traite de projets urbains, de catégories d'acteurs, d'implications participatives et d'effets sociaux localisés. Et quels effets ? Effets de sens, effets de pouvoir, effets sociaux et décalages effectifs entre objectifs affichés et réalités sociales parfois tenaces. Au nord comme au sud, pour mettre en œuvre le projet les moyens sont variés, les outils sont divers, de la suggestion à la contrainte, des « bonnes pratiques » aux processus autoritaires. Aucun projet présenté dans les textes de cet ouvrage n'inclut parfaitement la participation à la totalité du processus. Certains l'intègrent à leur méthodologie, avec des résultats plus ou moins effectifs mais des intentions claires, des acteurs identifiés et une temporalité bien définie. D'autres projets qui se présentent comme partagés sont bien moins formalisés, informels voire déguisés et font parfois l'objet de contestations et de contre-propositions. Dans tous les cas, c'est à l'issue du projet de territoire que l'on en mesure réellement la dimension sociale, l'objectif visé par ces projets n'étant pas nécessairement un espace partagé. En présentant des projets de natures différentes et à plusieurs échelles (requalification de l'espace public, amélioration de l'habitat, renouvellement urbain...), les sept chapitres de cet ouvrage abordent ainsi des enjeux variés de mixité sociale et de gentrification, de dé-paupérisation, de préservation de l'entre-soi et d'éviction brutale de certains segments de population.